Amour & Relations

Nous ne savons pas aimer ou alors nous aimons mal : le syndrome du prince charmant.

Lors d’une de mes balades contemplative, j’ai pu observer l’interaction sociale entre des cygnes. Savez-vous que les cygnes fonctionnent par paires? Un cygne n’a qu’un seul partenaire durant toute sa vie. Et seule la mort peut séparer ces deux sublimes oiseaux. Un cygne n’aime qu’une fois et c’est pour toujours. La bêtise humaine nous a longtemps fait croire que nous étions le paroxysme de la création. Et pourtant nous sommes une espèce très peu évoluée concernant l’amour. Il suffit de regarder ce que nous avons fait de notre planète et de voir comment on maltraite l’ensemble des êtres vivants pour se rendre compte du peu d’amour que nous possédons en nous. Les animaux sont nos maîtres à ce sujet. Qui a déjà vu un chien abandonner son maître ? Ou un cygne tromper son partenaire ? Ou un animal faire sciemment du mal à un autre par pur plaisir ? 

De toute mon existence, je n’ai jamais vu un être humain aimé aussi bien qu’un chien peut aimer son maître et lui rester fidèle à jamais quoi qu’il fasse. Et pourtant cet animal est considéré comme inférieur à l’Homme.

L’amour ne peut être qu’inconditionnel.

Je crois que rares sont les êtres humains, à avoir connu l’amour véritable, celui qui est inconditionnel. Cet amour qui suppose d’aimer l’autre tel qu’il est, avec sa part d’ombre et de lumière. Un amour qui n’exige rien, qui n’attend rien en retour. Et qui laisse l’autre libre d’exister tel qu’il est. Cet amour ne te parle pas n’est-ce pas? Peut-être que tu ne l’as pas encore expérimenté.

Nous aimons oui mais très souvent de la mauvaise façon et mal. Pourquoi ? Peut-être parce que nous avons plus de peur en nous, que d’amour. Nous confondons également l’état amoureux au sens romantique du terme et l’amour avec un grand A. Nous croyions que le désir et la co-dépendance sont de l’amour. De même, nous avons tendance à croire que l’autre DOIT nous rendre heureux alors que nous en sommes INCAPABLES nous-même. Alors nous aimons de façon conditionnelle. Autrement dit, je t’aime si tu réponds à mes besoins, mes désirs et mes attentes. Je t’aime si tu corresponds à l’illusion que je projette sur toi. Nous aimons l’autre tant qu’il répond à nos exigences et nos attentes. C’est l’une des raisons principales de la séparation des couples de nos jours. La désillusion ! L’autre n’est finalement PAS tel qu’on croyait. L’autre sort du cadre dans lequel on l’a fait entrer. Il ne répond plus à nos exigences, et nos RÊGLES.

Nous ne savons pas AIMER….

Nous confondons tout simplement amour véritable et attachement. La psychologie définit l’attachement comme un état émotionnel primitif et infantile basé sur le besoin de combler des manques affectifs . Or, l’attachement implique souvent la dépendance affective, la possessivité, la peur de perdre l’autre, la jalousie, l’ascenseur émotionnel etc. C’est-à-dire des schémas comportementaux dysfonctionnels. Ainsi, être attaché à quelqu’un, ne veut pas forcément dire que tu l’aimes d’un amour sincère et véritable. Cela peut tout simplement vouloir dire que tu as BESOIN de cette personne pour combler tes manques affectifs et répondre à ton besoin de sécurité.

En vérité, nous en savons si peu sur l’amour et sur la façon de bien aimer quelqu’un. Nous avons tendance à vouloir prendre plutôt que donner. Nous souhaitons que cet autre, dont-on tombe amoureux soit l’acteur de notre rêve, qui est souvent celui de fonder une famille parfaite et/ou former un couple idéal. Et au lieu de regarder l’autre avec réalisme, lucidité et d’apprendre à le connaître puis l’aimer, nous projetons un rêve d’enfant mal aimé sur lui. 

À travers nos histoires d’amour, nous tentons de nous raconter un conte de fées. Et bien souvent réparer une enfance brisée. Si notre famille était dysfonctionnelle, on n’aura de cesse de vouloir réparer ce mal à l’âge adulte. Et ENFIN avoir la famille parfaite qu’on méritait, quitte à se voiler la face et à se raconter des mensonges à dormir debout. L’enfant blessé en nous tient à son conte de fées, celui-là même qu’il se racontait en boucle sous la couverture lorsque la douleur était harassante.

L’amour s’oppose à la peur.

L’émotion opposée à l’amour n’est pas la haine, comme le pense beaucoup de gens mais la peur. Et aimer dans la peur est par essence un non-sens.  

Celui qui aime véritablement un oiseau, au sens inconditionnel du terme, ne l’enfermera JAMAIS dans une cage. Car emprisonner un être vivant et vouloir le garder pour soi, n’est pas de l’amour mais de la possessivité. Comment peut-on croire aimer un oiseau, lorsqu’on l’empêche de voler?

Voilà pourquoi nous ne savons pas aimer car dans de nombreux cas, nous nous attachons à une illusion, une histoire qu’on se raconte. Et dont le but principal serait de combler nos manques affectifs.

Naïvement on s’accroche de toute nos forces à cet espoir de trouver un jour, cette personne qui correspond à notre idéal, et qui rendra réel ce rêve d’enfant mal aimé.  C’est le syndrome du prince charmant !

Nous ne savons pas grand chose de l’AMOUR.

Nous sommes si prompts à confondre diverses émotions en leur donnant le visage de l’amour, alors qu’en vérité rien n’est plus faux. On croit que la dépendance affective est de l’amour alors qu’il s’agit d’une pathologie mentale. On pense que la jalousie et la possessivité sont des marques d’amour alors qu’il s’agit de la manifestation d’un grand manque de confiance en soi et par conséquent d’un schéma comportemental dysfonctionnel. De même, nous croyions que l’amour rime avec la souffrance alors que l’amour, est par essence l’absence de souffrance. Là où il y a VRAIMENT de l’amour, il n’y a pas de SOUFFRANCE. On confond également, désir et amour. Et on croit que l’état amoureux qui est un ensemble de manifestation physique et émotionnelle éphémères est de l’amour.

En réalité, la façon dont-on voit l’amour et dont-on le vit, est proportionnel à notre niveau de conscience.

Cet amour qu’on projette sur l’autre, est l’expression du degré de blessure et traumatisme qui nous habite. Autrement dit, plus tu as des blessures et traumatismes non guéris en toi, plus ta façon d’aimer sera dysfonctionnelle et malsaine.

Lorsqu’on aime sincèrement et profondément une personne telle qu’elle est et que cet amour est réciproque et sain, on ne peut pas être déçu, ni avoir peur de la perdre. Car on sait que l’amour est plus FORT que tout.

Ainsi, plus vite tu détruiras cette illusion, ce conte de fées que tu te racontes, plus vite tu pourras vivre des histoires d’amour saines et tout aussi magiques mais non fantasmées. Mais, peut-être qu’il faudrait d’abord apprendre à t’aimer et guérir tes blessures d’enfant!

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