Il m’arrive parfois de contempler le blé qui pousse dans les champs par un beau soir d’été et d’admirer cette harmonie parfaite et cette simplicité dans le fait d’être et d’exister. Et alors je me surprends à m’interroger sur la complexité de ma propre existence. Et sur le fait même qu’accepter de vivre, c’est accepter de souffrir. Je ne crois pas encore avoir rencontré une seule âme en ce bas monde, qui n’ait pas souffert le martyre au moins une fois au cours de son existence.
Notre ego, a tendance à nous induire en erreur en refusant cette loi fondamentale de la vie terrestre qui veut que souffrir soit le lot du genre humain. Ce qu’il veut lui, c’est une vie semblable à un long fleuve tranquille où personne n’est jamais malade, où ne meurs. Et où personne ne nous quitte jamais. Et souvent, lorsque la douleur se présente à lui, il fait l’autruche et la fui, parfois même jusqu’au déni.
Rares sont les personnes qui affrontent la vie avec son lot d’épreuves et de vicissitudes à bras ouverts sans y résister. Ressentir de la douleur n’est agréable pour personne. On aimerait tous avoir une vie parfaite en mode film hollywoodien à l’eau de rose et où tout se passe toujours bien.
Mais, ce genre de vie, n’existe pas dans le monde réel. Je crois que l’un des plus grand challenge qui attend chacun d’entre nous, est celui d’accepter sa vie telle qu’elle est à chaque instant. D’avoir un regard lucide et réaliste sur ce qu’il vit.
Parfois, tout se passe bien comme on le veut et on se sent heureux, à d’autres moments, c’est très difficile et la souffrance est si forte qu’elle nous brise en deux. Certains, sont plus éprouvés que d’autres, créant ainsi une fausse apparence d’injustice de la vie. En réalité, la vie n’est jamais injuste. Elle nous envoie ce qu’on est capable de surmonter.
Selon un adage populaire, Dieu éprouve ceux qu’ils aiment le plus. J’aime y croire. Un peu à l’image d’un père sévère qui veut donner la meilleure éducation à son enfant pour lui offrir un avenir radieux.
La résistance comme terrain de souffrance.
Mais, d’où vient cette souffrance ? Elle naît de nos croyances erronées sur la vie. Elle vient de nos manques, de notre attachement excessif aux choses et aux êtres, et de nos blessures et traumatismes humains ainsi que de notre peur de vivre ici-bas.
Que se passerait-il si tu aimais avec détachement et que tu ne ressentais plus la peur de perdre quelqu’un que tu aimes ? Comment te sentirais-tu si tu n’avais plus peur de la mort ? Ou la crainte de manquer de quoi que ce soit. Comment serais-tu si tu étais prêt à abandonner tout ce que tu possèdes sans y résister ? Comment te sentirais-tu si tu acceptais ta maladie, au lieu de lutter contre elle ? Qu’est-elle venue t’enseigner ? Tu te sentirais libre n’est-ce pas ?
La peur est l’énergie la plus sombre qui soit et provoque à elle seule, sans aucun doute la totalité des maux humains.
Tout comme la nuit est l’absence de lumière, la peur c’est l’absence d’amour et de foi en la vie.
Lorsqu’il y a de l’amour, la peur n’existe pas. Et lorsque la peur est présente, elle signifie tout simplement l’absence d’amour.
Sache que plus tu résisteras devant la souffrance plus la douleur sera grande. Plus tu refuseras d’accepter une réalité difficile, plus tu plongeras dans la souffrance. La clé pour dépasser n’importe quelle épreuve, est l’ACCEPTATION.
La beauté cachée, derrière la souffrance.
Remarquez quand même la beauté cachée derrière le malheur.
Beauté Cachée, Brigitte
Sois honnête avec toi-même. As-tu réellement regretté durant des années un ex qui t’a quitté ? Ou que tu as quitté? As-tu retrouvé un travail moins bien rémunéré ou moins intéressant que le précédent ?
Si tu es honnête avec toi-même, tu t’avoueras que chaque situation qui s’est terminé dans ta vie, DEVAIT se finir pour ton bien. Alors certes, la phase de transition entre la fin de quelque chose et le début d’autre chose est douloureuse et difficile mais nécessaire à la digestion des émotions vécues et l’assimilation des leçons.
Derrière chaque épreuve, il y a une leçon positive. Il y a un cadeau caché. Cet ex qui t’a quitté en t’abandonnant lâchement n’a-t-il pas permis de révéler ta dépendance affective ? Et aujourd’hui, ne travailles-tu pas à guérir ta blessure d’abandon ?
Ce licenciement, ne n’a-t-il pas permis de prendre du recul sur ta situation professionnelle et mieux t’orienter par la suite ?
Le décès d’un de tes proches, ne n’a-t-il pas ouvert les yeux sur l’importance de vivre l’instant présent et sur l’éphémérité de la vie? Nous vivons dans un monde duel, ou la souffrance est omniprésente mais rejetée par tous. Or, la souffrance est le plus grand maître qui soit en matière de transformation personnelle et d’évolution majeur de l’être. Par exemple, sans la mort la vie serait-elle aussi précieuse ? Si tu pouvais tout acheter et tout t’offrir ne serais-tu pas blasé au bout d’un moment ? S’il faisait constamment jour ou nuit, ne serais-tu pas lasse ? La vie est un parfait équilibre. Pour connaître le bonheur, il faut avoir souffert. Pour apprécier la lumière du soleil, il faut connaître la noirceur de la nuit. Pour gagner, il faut avoir perdu etc. Alors simplifie-toi la vie et comprends et accepte que TOUT dans ta vie ne puisse pas toujours être parfait ou aller bien. C’est le lot du genre humain de traverser des épreuves.
A l’image d’un arbre qui perds ses feuilles en hiver, pour refleurir au printemps et s’épanouir en été, nous traversons des moments difficiles dans nos vies pour évoluer. Et la meilleure façon d’accompagner la douleur au mieux est de l’accepter et non pas d’y résister ou de la fuir comme la peste.
Il n’y a pas de métamorphose sans douleur. Pour vivre de grandes joies, il faut prendre le risque de traverser de grandes peines.
Frédéric Lenoir